Qu’ils aient «raison ou tort» (et selon quel point de vue ? Ne connaissant pas, il y a trois mois, votre travail, j’ai en effet découvert depuis qu’il était malheureusement semblable à celui des quelques rares autres « philosophes » représentés dans les médias dominants : un déploiement précieux et allusif de culture légitime, mis au service de la reproduction à l’identique des préjugés sociaux et politiques les plus caricaturaux. Immaturité du mouvement étudiant, mysandrie des féministes, paresse des abstentionnistes, communautarisme des anti-racistes ou encore antisémitisme des antisionistes : il n’est pas un seul des partis pris les plus réducteurs et abêtissants de la droite décomplexée auquel vous ne vous empressiez d’apporter votre soutien, à grand renfort de raccourcis historiques, de coupes et pseudo-concessions à l’adversaire, de citations à l’emporte-pièce et d’invocations toutes faites à la démocratie et la liberté de pensée – qu’il est peu étonnant de voir conduire, infailliblement, au moralisme le plus vide. Mesdames, messieurs, quelles que soient vos convictions vous avez choisi de représenter le peuple français et de défendre les valeurs de la République. On dit de la vraie élégance qu’elle est celle qui ne se voit pas. M. Dupont a peur des Français issus de l’immigration qui viennent s’installer dans son quartier ? On voit sans peine que vous prenez tout cela personnellement. Mais si c’est ce que vous avez tenté de faire, je vous confie mon sentiment, j’ai trouvé votre démonstration bien peu rigoureuse, et parfois même malhonnête (mais probablement n’en avez vous pas conscience). C’est dans la nudité que le feu brille messieurs – vous êtes trop malins pour ignorer cela, et partant, que vous jouez la comédie. Elles sont possibles hors du ressassement perpétuel que vous vous infligez. Ou alors dans cette belle phrase de Montesquieu qu’on trouve dans L’esprit des lois : « Le suffrage par le sort est de la nature de la démocratie. https://www.youtube.com/watch?v=D6QdIUzMCeo. Pourtant je vous assure, il n’y a aucun divorce entre les lecteurs de poésie et la poésie contemporaine. Vous êtes de ce côté là de la société du spectacle. Vous vous présentez si souvent comme l’esprit rebelle qui révélerait les vérités que le monde veut maintenir cachées, comme le paria des médias. A propos de barbarisme ou «pire, de glossolalies», vous osez dire «et jamais que je sache l’un et l’autre n’ont permis l’éclosion d’un chef d’oeuvre». Le slogan de la publicité énonce, sans ambages : « pour une fois, c’est pas à nous qu’ils l’ont volé ! Vous avez essayé de penser la musique et la relation à celle-ci. Et c’est ce que vous avez offert aux Français. Êtes-vous véritablement en mesure de statuer sur le champ d’expérience de la subjectivité ? Pour un «bon mot» dont on peut d’ailleurs également discuter la finesse, vous prenez le risque d’accentuer les divisions sociales, d’attiser les craintes et de soutenir certains préjugés. Votre vision du monde, dénoncer la mise en place d’un système globalisant qui aliène l’individu, la tentative d’introduire une pensée d’influence talmudique dans votre discours, voilà ce qui me plait. Bien sûr, c’est une incitation que personne sans doute ne prend au premier degré. Je crois que la prétention à la littérature est le contraire de la littérature – sa mort inévitable. https://www.facebook.com/Europe1/videos/10156958838950620/, http://lvsl.fr/entretien-raphael-enthoven, https://twitter.com/enthoven_r/status/987649118272028673, https://www.youtube.com/watch?v=D6QdIUzMCeo, https://www.youtube.com/watch?v=W3soVlZ3FZ8, Lettre à Alain Béral, président de la LNB, Lettre à François Meyronnis et Yannick Haenel. Je veux bien dire une pensée «pensante» de la musique. Le groupe n’avait que 53 millions de dettes pour des fonds propres de 108 millions. Quand reconnaîtront-ils leur responsabilité ? Ce délai m’a semblé un moyen nécessaire pour tenter d’attirer l’attention sur le problème décrit. Ce sont eux qui garantissent l’existence d’organes démocratiques – des groupes d’individus concernés par la santé politique du pays. Mais j’ai peur que vous soyez aliéné à l’image que vous vous faites de vous même et de la liberté qui doit être la vôtre. D’abord, dans l’absolu : comment peut-on se permettre aujourd’hui, et dans un climat aussi tendu que le nôtre, de jouer sur les ambiguïtés et les clichés culturels ? Vous statuez d’une certaine manière sur ce que doit être l’art et la relation à celui-ci. Je te pose ces questions de manière ouverte, c’est une lettre ouverte, tu l’auras compris, et tes réponses m’intéressent. Ajouter un commentaire, 65492 internautes nous ont dit merci ce mois-ci. Permettez moi d’être nietzschéen une seconde : la musique touche le système nerveux. Vous affirmez souvent et vous vous inscrivez ainsi très nettement dans une tradition apophantique – celle-là même que vous situez à la source du chaos qui aspire notre monde : dualité métaphysique et taxinomie du réel en tête des toxiques repérés. Soyons sérieux. Quand une de tes spectatrices rentre chez elle et se fait violer – par un inconnu, ou par son mec, en levrette ou en sodomie – tu penses à quoi ? J’ai le sentiment que vous aimez beaucoup ce que vous dites et c’est là le plus grand danger de celui qui se veut écrivain. Le suffrage par le choix est de celle de l’aristocratie. Et logiquement en viennent à se dire « il doit avoir raison monsieur Zemmour, depuis que j’ai lu son livre je vois des étrangers partout, des homosexuels partout ». Et cela par le fait même des transgressions qu’ils ont opéré dans la langue…Et puis, qu’est-ce qu’un chef-d’oeuvre ? L’Académie Française est-elle entachée d’avoir élu Alain Finkielkraut au vingt-et-unième fauteuil, ou est-ce Alain Finkielkraut qui est éclaboussé par son entrée dans l’Académie Française ? Car c’est aussi celui que l’on retiendra le plus facilement. Une des grandes espérances qui préside à la rédaction de cette lettre consiste à croire que je ne vais rien vous apprendre. L’écrivain, lui, souffre d’avoir cet inexplicable besoin de parler, alors qu’il n’a précisément rien à dire. Les lecteurs de poésie aujourd’hui sont volontiers concernés par des ouvrages qui vous sembleraient apparentés à l’atonalisme – ils ne relisent pas sans cesse André Chenier ou Alfred de Vigny. Vous prenez parti, vous promouvez. J'aime J'aime. Pour interviewer des écrivains superficiels, il fallait des journalistes superficiels. Encore une fois, je ne suis pas dépositaire de l’humour mais ne feignons pas d’ignorer que vos blagues peuvent avoir un impact désastreux sur des individus réels. Tous droits réservés – Ma Lettre Ouverte –, J’ai eu le plaisir d’assister à ton spectacle il y a quelques jours au sentier des Halles. aaaaaa Vous statuez sur la «passivité» de l’auditeur mais l’expérience n’est-elle pas plus complexe que cela ? Celui qui n’a pas compris que l’écriture allait de paire avec la perte de toute image (même de soi à soi) n’a rien compris à la littérature. En pleine actualité sur la numérisation, et juste avant les prix, trois romanciers publient une lettre ouverte au ministre de la Culture Frédéric Mitterrand et remettent la patate chaude au centre du débat : en France, il n’y a pas de réel statut professionnel de l’écrivain. Ils se défendent. Emotiviste ? Vous pouvez affirmer que vous souhaitez la diffusion du savoir, cela n’y change rien. C’était dire : évitons la pensée par analogie. Je pense à M. Sébastien Lafarge (qui découvre par exemple qu’il n’y a pas 7 millions d’étrangers de moins de 4 ans en France puisqu’il n’y a que 3,2 millions d’individus de moins de 4 ans) ; je pense évidemment à M. Paxton qui a mis au jour les confusions d’archives sur lesquelles reposent vos conclusions. Nominaliste ? Trop d’effets d’annonce développent une frustration très douloureuse. Tous les sites proposent des services de mise en ligne qui sont très simples et ne demandent pas plus de quelques minutes de travail. Mais vous ne pouvez pas prouver sa «valeur» par un idéalisme mou. La lettre ouverte est un texte publié dans les journaux ou sur Internet et destiné au grand public. récemment être mise en ligne sur Internet, etc. N’est-ce pas statuer, implicitement, sur la vie que les gens cherchent ou construisent ? Je me permets de vous écrire d’un coup puisque l’intégralité de mes reproches vous concerne tous les deux – comme si vous incarniez un symptôme, le phénomène d’une maladie de notre époque. vous prie de bien vouloir m'expliquer ou m'indiquer le mode opératoire à suivre pour écrire une lettre ouverte et la publier sur le net merci . Non, pour Proust, l’écrivain ne parle pas la même langue, et c’est ce qui fait toute la valeur de son oeuvre. Ceux qui s’adressent à vous passent pour des moralisateurs, parfois même des hystériques (et en effet, ils gardent rarement leur calme), les fanatiques d’une idéologie, quand de l’autre côté, votre analyse semble, aux yeux des téléspectateurs, reposer sur des faits, des analyses, et un parti pris politique rationnel. Cesser de pleurer Monsieur Finkielkraut et essayez de comprendre. On le retrouve aussi sur le site Internet de la fondation David Suzuki. Tout n’est pas la faute de l’ère internet. Cet envoi vous semblera agressif et toutes les précautions que je pourrais prendre ne sauront prévenir cela totalement. Le lecteur ne sent pas, comme suspendue au dessus des pages du livre, toute la pesanteur des intentions qui le précèdent. Je voudrais donc te remercier. Bien sûr, le fait que vous fassiez vous-même partie des puissants ne devrait pas influencer notre analyse de votre réaction. Opportunisme carriériste qui vous conduit à réduire un certain nombre de savoir-faire philosophiques (tels que la définition et la conceptualisation rigoureuses, ou encore la hiérarchie des causes) à la fabrique puérile du bon mot infamant. A force de vous voir affligé sur les plateaux de télévision à cause de l’état de la civilisation aujourd’hui, j’ai eu envie de vous écrire et de vous renvoyer à cette si célèbre phrase de Spinoza : «ne pas rire, ne pas pleurer, ne pas détester mais comprendre». Yann Houry est un professeur de français et auteur de manuels numériques dont nous avions encouragé la libération en 2014. Vous avez fait vos propositions à M. Sarkozy, puis à M. Hollande. Le format des émissions qui vous accueillent (ou pour lesquelles vous travailliez) prônent plus souvent des réponses de moins d’une minute. Et quand vous dîtes : «pour être surpris il faut que l’on se soit attendu à quelque chose» cela est, malgré tout, une définition de la surprise, de l’attente, et du champ de l’expérience du sujet. Mais il existe des lois pour protéger la vie privée sur Internet. Je veux dire que, à tort ou raison, il y a des gens qui cherchent à penser le politique et qui se rangent derrière M. Chouard. Seulement cette fois, le danger ne vient pas des autres, il vient de vous. J’ai parlé de déception. Certes, pourquoi pas ? 2 décembre 2015 à 17 h 50 min Répondre. Mais hélas : mêmes déceptions. Il faut le dire d’emblée, j’ai beaucoup aimé Prélude à la délivrance, et je l’ai beaucoup aimé parce que c’est un livre qui se voulait humble – il se disait prélude et il vous présentait comme des lecteurs. Vous êtes déjà partout. Une lettre ouverte est un texte souvent engagé qui, bien qu'adressé à une ou plusieurs personnes en particulier, est exhibé publiquement afin d'être lu par un plus large groupe. Je vous accuse de n’être pas démocrate. À moins que vous ne réduisiez le mélomane à une pure oreille – mais ce serait là bien méconnaître le fonctionnement des émotions que de croire qu’elles peuvent être pures, qu’elles peuvent surgir sans être infiniment liées à tout un champ d’émotions passées, et de problématiques extra-artistiques. Et quand je vous entends réagir ainsi devant une pensée contraire à la vôtre, je vous crois coupable. Ce sont eux qui accomplissent, à chaque ouvrage, vos souhaits. Mais aussi complexes et riches que peuvent être leurs phrases, on n’a jamais le sentiment, à la leur lecture, du poids de l’effort qui les soutient. Impossible de partager les articles de votre blog par e-mail. Toute argumentation qui, dans le champ de l’esthétique ou de la philosophie de l’art se repose sur la notion vague et indéterminée de «chef-d’oeuvre» perd à mon sens toute crédibilité. Voilà à mon avis la grande faiblesse de votre discours, et ce qui le rend «nul» et impuissant. publier une lettre ouverte sur internet Aptana Studio . Vos ambitions risquent de vous engloutir. C’est un organe diablement intéressant, et ses puissances n’ont rien à envier à celles de l’oeil. Parfois de manière très pertinente d’ailleurs. Vous pouvez également à tout moment revoir vos options en matière de ciblage. Et comment les médias parviennent-ils à façonner des idéologies sinon, comme vous le faites vous-mêmes, en décrivant une réalité partielle, en sélectionnant une série d’éléments sur lesquels on se concentre et qui donnent une vision bien particulière du monde dans lequel nous vivons ? Les informations recueillies sont destinées à CCM BENCHMARK GROUP pour vous assurer l'envoi de votre newsletter. Coup de massue pour les professionnels du gaz à l’approche de l’entrée en vigueur de la réglementation thermique 2020.En effet, deux critères modifiés par le Gouvernement mettraient davantage en avant le chauffage électrique pour les constructions de maisons individuelles. Je ne vais pas vous opposer la bonne vieille morale bien pensante – ce serait une énorme erreur puisque vous l’avez bien vu, cette opposition vous permet de gagner tous vos débats ! Elle n’a pas le temps d’être pessimiste, elle doit se consacrer à produire et valoriser. Je veux dire une chose toute simple Monsieur. J’ai vu hier que tu avais posté cet article. Lettre ouverte aux laboratoires pharmaceutiques pour la mise sur le marché d’une pilule contraceptive sans ordonnance Mesdames, Messieurs, En 2012, le Collège américain des Gynécologues Obstétriciens recommandait d’autoriser la vente des pilules contraceptives sans ordonnance. Par delà la bienveillance de vos intentions, vous risquez peut-être d’être emporté dans le mouvement contraire : narcissisme exacerbé, théorisation politique, durcissement des conditions de possibilités de l’individuation. Démasquer le diable, révéler le divin, explorer le néant et le traverser, plonger au coeur de la spirale du chaos, combiner Heidegger, le hassidisme, Nietzsche, Céline, Thelonious Monk : les enjeux sont grands ! Mais c’est toi qui en fait une expression courante et donc significative d’un vrai problème. Il convoque tout un tas d’instruments discursifs extra-musicaux. Avez-vous honnêtement pensé que des enfants de six, huit ou même dix ans, sauront prendre avec recul une telle phrase ? Bien entendu, la télévision, le cinéma, les divertissements influencent profondément les esprits qui les consomment. Publier dans une revue en libre accès; Publier un ouvrage ; Publier un colloque; Eviter les éditeurs prédateurs; Déposer dans une archive ouverte; Diffuser sa thèse sur internet; Communiquer sur sa publication ; Connaître les réseaux sociaux scientifiques; Agir pour le libre accès; Publier dans un partenariat public-privé; Evaluer. Pas de panique, M. Zemmour arrive pour lui faire croire qu’ils témoignent d’un dangereux accroissement du nombre d’étrangers en France. Mais cela tiendrait à une perception sur-consciente de l’expérience musicale. S’il y a une responsabilité elle est du côté de ceux qu’on appelle l’élite – non pas parce qu’ils seraient réellement l’élite, mais parce que la violence sociale vient d’eux, vient de leur représentation. Qui peut bien se borner à répéter sans cesse qu’il se sauve et qu’il vit l’extase ? Or, si la mélomanie, comme l’amour de la peinture ou de la littérature est bien une question existentielle et politique alors c’est une question qui déborde largement la capacité à produire ou à décrire des objets musicaux, picturaux ou littéraires. Mon expérience présente peu d’intérêt. François Meyronnis, vous pouvez bien vous targuez incessamment d’être un rebelle invisible et silencieux, qui ne travaille pas, que la société ne veut pas entendre, mais une telle posture perd un peu en crédibilité quand on accepte un entretien dans un magasine comme «Transfuge» avec une photo en double page pleine de mise en scène précisément – faussement dandy. Vous êtes implicitement visé par la critique de M. Chouard. Ce sont des enfants qui, ensuite, à l’école, peuvent payer le prix de vos raccourcis. C’est insultant, puéril, agressif : vous vous agitiez comme un enfant capricieux qui voudrait qu’on l’écoute encore davantage alors que cela fait déjà des années qu’il parle et est au centre des attentions – c’est contre-productif. Comment oser se poser en anti-social et y participer avec tant de bonne volonté ? Je vous propose de ne pas nous occuper du fond, mais seulement de la forme. Certains ont été plus malins et vous ont opposé des faits. Vivement critiqué depuis son sketch à l'encontre de plusieurs personnes gays le 18 mai, Cyril Hanouna a publié une longue lettre ouverte sur le site Internet de Libération. Mérite-t-elle encore ce nom ? Vous reproduisez un milieu littéraire avec vos proches qui n’échappe pas aux remarques que vous faîtes aux autres, puisqu’il y a là la même dynamique. Vous souvenez-vous de la belle phrase de Spinoza que l’on trouve dans le Traité politique (I, §14) : «J’ai pris grand soin de ne pas tourner en dérision les actions humaines, de ne pas les déplorer ni les maudire, mais de les comprendre» ? L'article n'a pas été envoyé - Vérifiez vos adresses e-mail ! Le discours le plus efficace est le plus simple (pour ne pas dire simpliste), le plus réducteur, le plus manichéen. Mais si l’on peut croire que les chiffres vont dans le même sens que le ressenti, alors on saute le pas : on fait de notre sentiment une vérité. Aaaaaaaaaaaaaaa Les lettres publiques peuvent être très polémiques.