Elles s’imposent donc au corps médical sauf dans deux cas : – Crétion d’un Observatoire des pratiques en matière d’obstination déraisonnable (acharnement thérapeutique) dont les missions seront d’évaluer l’application concrête de la loi de 2005, d’organiser l’information, la sensibilisation et 42 adsp n° 77 décembre 2011 Éthique et soins Le refus de l’obstination déraisonnable L’acharnement thérapeutique est une atteinte aux droits fondamentaux de la personne malade [1]. Ce sont des instructions données par avance quant à l’attitude à adopter face à un problème médical pour le cas où le signataire ne serait pas en état d’exprimer sa volonté. Horaire: 18:00 jusqu'à 20:00 Cela évite en particulier les conflits lorsque l’entourage est divisé, comme dans le cas dramatique de la famille de Vincent Lambert. J’y renvoie le lecteur. L’acharnement thérapeutique désigne le fait d’employer des moyens thérapeutiques lourds et disproportionnés par rapport au bénéfice attendu, à savoir le maintien en vie d’un malade dont on considère l’état comme désespéré. En France, l’obstination déraisonnable est déconseillée, mais non condamnable, car contraire au respect de la dignité du patient, comme l’indique le Code de déontologie. Ce que l’on nomme couramment « l’acharnement thérapeutique ». Quand l’euthanasie fait débat, l’évolution des soins palliatifs ralentie. Un soin emprunté d’humanité ne peut relever ni d’un acharnement thérapeutique ni d’une obstination déraisonnable. L’acharnement thérapeutique peut être le fait du corps médical, mais, de plus en plus souvent, correspond à une demande de la famille. Métropole Lilloise et Flandre intérieure (Lille, Loos-Haubourdin, Seclin-Carvin, Armentières, Hazebrouck, Bailleul, Roubaix, Tourcoing, Wattrelos, Wasquehal) Nous allons voir ce que le législateur a prévu pour traiter ce douloureux problème, notamment la limitation et l’arrêt des traitements (LAT) et le recours à la sédation profonde et continue Explications. A l’autre extrémité de la vie, savoir ne pas réanimer un nouveau-né dont l’avenir neurologique risque d’être dramatique est une décision très difficile à prendre, car elle engage toute la vie de cet être humain qui vient de naître. Si l’on en croit l’étymologie grecque de ce mot (eu, bien, et thanatos, la mort), l’euthanasie  désignerait une « bonne mort ». A l'inverse, des patients (ou leurs proches) demandent parfois que des traitements soient arrêtés et veulent être accompagnés à mourir alors que les équipes soignantes pensent qu'il est trop tôt pour renoncer. Tous publics Olivier Huillard To cite this version: Olivier Huillard. Cette loi a été promulguée à la suite du cas très médiatisé de Vincent Humbert. L’acharnement thérapeutique ou l’obstination thérapeutique déraisonnable est une réalité médicale qui est hélas souvent mal perçue par l’opinion publique, car le flou qui entoure les concepts constitue, encore à l’heure actuelle, le Dans la plupart des pays, notamment la France, l’euthanasie est interdite; elle est en général considérée comme un homicide volontaire dans ces pays, même si les tribunaux sont en règle générale très indulgents pour les médecins qui s’y sont adonnés. En premier lieu, le droit au refus de l’obstination déraisonnable introduit par la loi Léonetti du 22 avril 2005 est davantage précisé à l’article L. 1110-5-1 du Code. Elles sont une des dispositions importantes introduites par la loi Leonetti de 2005 : toute personne majeure et consciente peut rédiger ses « directives anticipées », comme on rédige un testament pour préciser ses volontés patrimoniales. L’euthanasie désigne clairement le fait de donner intentionnellement la mort à un patient en fin de vie ; c’est l’adverbe « intentionnellement »  qui est le mot important de cette définition. Dernier point sur l’euthanasie : le cas des animaux à qui l’on applique l’euthanasie, soit à la demande de leur maitre quand ils sont en fin de vie, soit à la demande des autorités, s’ils sont jugés dangereux (comme par exemple en cas de suspicion de rage), soit tout simplement en cas de surpopulation, comme dans les refuges pour animaux abandonnés qui ne trouvent pas de maître. Naguère on faisait une distinction entre euthanasie dite active (« faire mourir » et euthanasie dite passive (« laisser mourir »). Éthique est un mot à la mode dans bien des domaines, où il a pris progressivement la place de la morale, notion qui sent un peu la naphtaline. Pourtant, dans certaines affaires, on aurait aimé pouvoir en disposer. Quelle différence entre l’acharnement thérapeutique et l’obstination déraisonnable ? De même, la question se pose souvent de savoir s’il faut réanimer un patient très âgé qui fait un arrêt cardiaque ; cette éventualité doit être envisagée avec la famille de manière à pouvoir anticiper. La loi Léonetti du 22 avril 2005 est relative aux droits des personnes malades et en fin de vie. Quelle différence entre sédation profonde et euthanasie ? Mais dans quelles circonstances (et par qui Elle repose sur une éthique fondée sur l'acceptation de la mort et exprimée par laformule "Laisser mourir sans faire mourir". Tout cela doit être tracé dans le dossier médical. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’obstination à traiter ne vient pas toujours du corps médical, et il arrive que ce soit l’entourage qui exige que l’on prenne des décisions déraisonnables. L’acharnement thérapeutique, appelé « obstination déraisonnable » dans la législation médicale, désigne l'emploi de thérapies exagérément lourdes pour le patient, disproportionnées par rapport à l'amélioration attendue, le refus de cet acharnement pouvant potentiellement conduire à la mort. Contexte La prohibition de l’obstination déraisonnable, antérieurement connue sous le nom d’« acharnement thérapeutique » constitue une obligation légale et déontologique du soignant.L’ article R. 4127-37 du Code de la santé publique (ancien art. • lorsqu’elles apparaissent non conformes ou  inappropriées à la situation actuelle du patient (cf. La sédation profonde et continue peut avoir comme conséquence une hypoventilation extrême, mais le but recherché ne saurait être l’arrêt respiratoire. Il existe un grand nombre de maladies chroniques, comme le cancer généralisé ou certaines maladies neurologiques dégénératives par exemple, qui vont conduire inexorablement le patient à la mort, mais sans que l’on puisse en fixer à l’avance l’échéance terminale, qui risque d’être assez lointaine ;  certains de ces patients ont une fin de vie tellement pénible, moralement et physiquement, qu’ils souhaitent qu’on les aide à mettre fin à leurs souffrances, s’ils ne sont pas en état de se donner eux-mêmes la mort. Le centre hospitalier d'Orange a été condamné par le tribunal de Nîmes pour "acharnement thérapeutique".Les faits remontent à 2002 : les médecins avaient réanimé un enfant né en état de mort apparente.Aujourd'hui âgé de 7 ans, l'enfant présente de lourds handicaps physiques et … acharnement ancien terme acharnement terme apparu dans le langage courant, certaine violence IFSI S2 UE4.5 Soins infirmiers et gestion des risques Elles ont dorénavant une durée illimitée et un caractère contraignant. Euthanasie, acte qui consiste à A l’évidence non. Retrouvez la définition complète dans votre dictionnaire médical. D’ailleurs on ne dit plus » acharnement thérapeutique » mais » obstination déraisonnable ». Certains cas très médiatisés, comme celui de Vincent Lambert (qui n’est pas en coma dépassé) montrent bien à quel point il peut être difficile de prendre de manière consensuelle la décision d’arrêter les mesures qui maintiennent le patient en vie, quand la famille, du fait de l’absence de directives anticipées, se déchire sur ce qu’il convient de faire. 42 adsp n 77 décembre 2011 Éthique et soins Le refus de l’obstination déraisonnable L’acharnement thérapeutique est une atteinte aux droits fondamentaux de la personne malade [1]. L’acharnement thérapeutique désigne le fait d’employer des moyens thérapeutiques lourds et disproportionnés par rapport au bénéfice attendu, à savoir le maintien en vie d’un malade dont on considère l’état comme désespéré. « L’acharnement thérapeutique » appelé aujourd’hui « obstination déraisonnable » est une réalité souvent complexe et singulière. ce nouveau thème de l’obstination déraisonnable entre mai 2018 et décembre 2019 : «Acharnement thérapeutique, obstination déraisonnable. “Un sondage IFOP dit que 90 % de la population est pour la légalisation de l'#euthanasie et/ou du #suicideassité. OBSTINATION DERAISONNABLE / ACHARNEMENT THERAPEUTIQUE. Il se tiendra notamment en présence de Véronique Fournier, présidente du CNSPFV et de Robin Cremer, de l'espace de réflexion éthique des Hauts-de-France. thérapeutique – Obstination déraisonnable – Responsabilité hospitalière – Centre hospitalier) ... qu’il n’existe aucun lien de causalité direct, certain et exclusif entre les séquelles présentées par l’enfant …. Le débat avec les citoyens sera animé par Eric Favereau, journaliste. Ce que l’on nomme couramment « l’acharnement thérapeutique ». La loi Leonetti vise à limiter l'acharnement thérapeutique. Acharnement thérapeutique ou obstination déraisonnable ? Savez vous ce que l'euthanasie implique? L’acharnement thérapeutique, appelé « obstination déraisonnable » dans la législation médicale, désigne l'emploi de thérapies exagérément lourdes pour le patient, disproportionnées par rapport à l'amélioration attendue, le refus de cet acharnement pouvant potentiellement conduire à la mort. L'acharnement thérapeutique est le fait de pratiquer ou d'entreprendre des actes ou traitements inutiles, n'ayant pour d'autre effet que le seul maintien artificiel de la vie. • Acharnement thérapeutique –Obstination déraisonnable (Code de déontologie 1995) –« Futility » (Nord américain) • Traitements et soins –« To cure » soigner –« To care » prendre soins • Situation d’échec thérapeutique Cependant, le rapport Sicard de décembre 2012 envisage l’instauration d’une procédure proche de celle qui existe dans l’Oregon. Les rôles de cette personne de confiance sont multiples, et pas seulement en fin de vie. Est-ce vraiment de cela qu’il s’agit lorsque l’on parle d’euthanasie ? La consécration de l'interdiction de l'acharnement thérapeutique "Les actes de prévention, d'investigation ou de soins ne doivent pas être poursuivis par une obstination déraisonnable" "Lorsqu'ils apparaissent inutiles, disproportionnés ou n'ayant d'autre effet que le seul L’acharnement thérapeutique, depuis la loi Leonetti, est devenu « obstination déraisonnable ». Un médecin est toujours docteur en médecine ; un « docteur » n’est pas nécessairement un médecin. Il faut prendre dans l’urgence, avec la famille cette difficile décision collégiale, et aider ces patients à partir sans douleur si la décision de la famille est de ne pas opérer, sachant que le corps médical est tenu de respecter la décision prise par le patient ou ses proches. L’ADMD  défend également l’accès universel aux soins palliatifs, objectif qui devrait être effectif puisqu’il est inscrit dans la loi de 1999. Ces différentes lois ont été précédées par la loi N° 99-477 du 9 juin 1999, qui a défini le cadre des soins palliatifs et la possibilité que tout le monde y ait accès, et introduit pour la première fois la notion de limitation et d’arrêt des traitements. Dans certaines spécialités médicales, comme la réanimation, la cancérologie ou la chirurgie, ces questions se posent beaucoup plus souvent que ne le pense vraisemblablement le grand public. C’est un des intérêts majeurs des directives anticipées. Acharnement thérapeutique, poursuivre thérapie lourde pour prolonger la vie, alors qu’il n’y a aucun espoir d’obtenir une amélioration. Il est essentiel de noter que le but recherché par cette sédation n’est pas d’accélérer le décès, même si c’est souvent l’effet obtenu. L’acharnement thérapeutique est dénoncé et combattu ; il est même présenté comme un conflit avec le pouvoir divin. D’autres états américains et d’autres pays suivront immanquablement. Tel est bien le problème posé par ces deux attitudes opposées. Quand cela devient déraisonnable, on parle « d’acharnement thérapeutique », ou plus volontiers « d’obstination déraisonnable ». Deux possibilités d'erreur sont à évoquer. Cette obstination déraisonnable est théoriquement interdite en France par la loi (depuis 2005), mais reste une terrible réalité pour bien des patients en fin de vie. Certains considèrent qu’il s’agit en réalité d’une euthanasie qui n’ose pas dire son nom, et se demandent pourquoi, dans ces conditions, on ne légaliserait pas l’euthanasie. Cette évolution globale de la médecine se retrouve pour les traitements médicaux des cancers. En effet, accepter l’acharnement thérapeutique pourrait signifier abandonner le traitement vital et laisser mourir le patient. III - Refus de l’obstination déraisonnable. aux professionnels ? Acharnement thérapeutique est une formulation obsolète, qui tend à être remplacée par celle d’obstination déraisonnable. En 2018, le « suicide assisté » (on dit aussi « aide au suicide) n’est légal qu’en Suisse pour l’Europe,  et dans les certains états américains à la suite de l’Oregon qui l’a légalisé en 1998. En raison du caractère péjoratif du mot suicide, certains utilisent des périphrases comme « aide à la fin de vie » ou « aide à mourir », ou encore « mourir dans la dignité ». C’est évidemment contestable, et d’ailleurs souvent contesté par les proches du patient. l’article sur la LAT). Olivier Huillard – Thèse de doctorat - 2016 2 Titre : Étude de la relation entre principe d'autonomie, objectif thérapeutique, et obstination déraisonnable en cancérologie. Tout est dit. Tous publics Où mettre le curseur?» Cela s’est beaucoup discuté ! Le Dr Vincent Morel, président de la Société d'accompagnement et de soins palliatifs, dit sa surprise. On voit bien que toutes ces lois successives n’ont pas réglé le problème de la fin de vie, loin s’en faut. Une mission d’évaluation de cette loi a été diligentée à la suite du cas de Chantal Sébire. Tu peux partager des résumés, notes de cours et de préparation d'examens, et plus encore, gratuitement ! L’acharnement thérapeutique, appelé « obstination déraisonnable » dans la législation médicale, désigne l'emploi de thérapies exagérément lourdes pour le patient, disproportionnées par rapport à l'amélioration attendue, le refus de cet acharnement pouvant potentiellement conduire à la mort. Que dit la loi ? Cette distinction n’est plus de mise depuis le rapport Sicard du 18 décembre 2012 sur la fin de vie, puis le vote de la loi N°2016-87 du 2 février 2016, créant de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie ; cette loi est plus connue sous le nom de « loi Clayes-Leonetti » ; elle donne une place centrale au respect de la dignité de la personne humaine, et considère l’expression de la volonté du patient comme le reflet de son « autonomie » ; mais cette loi ne légalise toujours pas l’euthanasie, qui reste interdite en France, au grand dam d’une partie de la population ; en revanche elle autorise une sédation terminale, appelée « sédation profonde et continue ». En clair, cela signifie que l’ADMD milite pour que la loi française se calque sur la loi belge, qui autorise depuis 2002 l’euthanasie. Opérer ces patients peut être assimilé à de l’acharnement thérapeutique ; ne pas les opérer et les aider à partir sereinement pourrait être considéré comme de l’euthanasie. Lorsqu’un patient est en fin de vie se pose souvent la question de décider de limiter ou d’arrêter les thérapeutiques (mais pas les soins de confort) qui l’aident à rester en vie, en y associant éventuellement  la sédation terminale  Un article de cette encyclopédie est consacré à cette pratique mal comprise, que certains ont tendance à assimiler à de l’euthanasie dite passive. Elle avait expressément  demandé que l’on ne s’acharne pas s’il lui arrivait quelque chose, et cette décision était tracée dans le dossier, que l’équipe de réanimation appelée la nuit à son chevet pour un arrêt cardiaque n’a pas pris le temps de lire. L’obstination déraisonnable, dénommée aussi « acharnement thérapeutique » par le public, est définie comme « la poursuite ou la mise en œuvre de traitements apparaissant inutiles, disproportionnés ou qui n’ont d’autre objet ou effet que le maintien artificiel de la vie » 35. Les hémorroïdes sont des organes normaux, situés dans le canal anal, et dont absolument tout le monde est équipé ; mais le mot hémorroïdes est également utilisé pour désigner les problèmes hémorroïdaires, ce qui entraîne une certaine confusion dans l’esprit des patients. L’un des deux internes sera lourdement sanctionné par sa hiérarchie au prétexte que « l’on n’arrête pas une réanimation efficace ». Elle offre un cadre de réflexion et de décision aux acteurs de santé. On parle alors d’obstination déraisonnable ou d’acharnement thérapeutique. Le Code de la santé publique (CSP) la définit dans ses articles L.1110-5 et R.4127-37 comme l’ensemble des actes de prévention, d’investigation ou de soins qui pourraient apparaître comme « inutiles, disproportionnés ou n’ayant d’autre effet que le seul maintien artificiel de la vie ». Différence entre acharnement et persévérance médicale. Étude de la relation entre principe d’autonomie, objectif thérapeutique, et obstina-tion déraisonnable en cancérologie. Lorsqu’ils apparaissent inutiles Vieillissement Que dit la loi? Enjeux liés au discours médical et perspectives thérapeutiques. ou encore au juge ? Date: 28 mai 2018 La loi Léonetti du 22 avril 2005 est relative aux droits des personnes malades et en fin de vie. Lecture zen Invalid Scald ID. Les subtilités du langage des médecins expliquées par un professionnel, "Docteur, je ne comprends rien à ce que vous me dites !". Acharnement thérapeutique, poursuivre thérapie lourde pour prolonger la vie, alors qu’il n’y a aucun espoir d’obtenir une amélioration. La loi Clayes-Leonetti a rendu légale une pratique autrefois courante mais illégale. Refus de l’acharnement thérapeutique et de la prolongation de la vie de manière artificielle (article 1 & 9 ): “Les actes médicaux ne doivent pas être poursuivis par une obstination déraisonnable. Acharnement thérapeutique est une formulation obsolète, qui tend à être remplacée par celle d’obstination déraisonnable. Les patients sont incités à désigner une « personne de confiance » lorsqu’ils sont hospitalisés. Quelle est la différence entre suicide assisté et euthanasie? La prohibition de l’obstination déraisonnable, antérieurement connue sous le nom d’« acharnement thérapeutique » constitue une obligation légale et déontologique du soignant.L’ article R. 4127-37 du Code de la santé publique (ancien art. L’obstination déraisonnable : Considérations éthiques Définitions : Obstination déraisonnable : Actes et traitements médicaux à buts curatifs ne visant ni le bien ni le confort du patient présentant une affection sans espoir, dont le diagnostic est démontré et qui est à la fin de son évolution. Où se situe la limite ? Il s’agit de la principale avancée de la loi Clayes-Leonetti en ce qui concerne la toute fin de vie. Pour Tanguy Châtel, sociologue et spécialiste de la fin de vie, l’acharnement thérapeutique, aussi appelé obstination déraisonnable, doit davantage être mis en lumière et les professionnels de la santé y être formés. On en est toujours là. Le médecin doit éviter toute obstination déraisonnable dans les investigations et la thérapeutique. La question se pose avec acuité lorsque le praticien se prononce sur l'incurabilité. Soins palliatifs Mais dans quelles circonstances (et par qui) un traite- En France, la mort « médicalisée » est encadrée par trois lois assez récentes : la loi N°2002-303 du 4 mars 2002, relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé, dite « loi Kouchner » ; la loi N°2005-370 du 22 avril 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie, dite « loi Leonetti », complétée par le décret N°2006-120. Ce dispositif législatif repose sur une éthique fondée sur l’acceptation de la mort, qui pourrait être résumée par la formule « laisser mourir sans faire mourir ». C’est le même mot qui s’applique aux animaux et aux humains, ce qui peut sembler choquant. Une des modalités d’action de l’ADMD est de médiatiser certaines affaires douloureuses de fin de vie ; la dernière en date, à l’été 2017, a été le cas de l’écrivaine Anne Bert, partie mourir en Belgique après avoir interpellé sans succès la ministre de la santé de l’époque, et qui a laissé comme témoignage posthume son livre Le tout dernier été. Que dit la loi à cet égard et que nous enseigne l'évolution récente de la jurisprudence ? Quand ça comence ? En médecine, faire (ou donner, ou prodiguer) un soin à un patient est un acte effectué par un soignant. Cette question de savoir s’il faut réanimer ou pas un patient en fin de parcours est magnifiquement posée par le très beau film Hippocrate : deux internes décident d’arrêter une réanimation entreprise sur une de leurs patientes, très âgée et surtout porteuse d’un cancer généralisé. L’acharnement thérapeutique, l’obstination déraisonnable, ou la poursuite de traitements jugés futiles, déraisonnables, ou disproportionnés, sont autant de descriptions que nous donnons aux situations où nous avons l’impression de dépasser les limites de ce que la médecine devrait faire. Et de fait, dans bon nombre de cas, le patient est en état de se suicider et passe à l’acte.