La SFIO reste peu unie sur la question indochinoise. L'espace médiatique sera aussi dominé par l'interventionnisme d'un autre général De Lattre de Tassigny, qui en octobre 1951 voyage jusqu'à Rome pour convaincre personnellement le pape Pie XII de recadrer les évêques et notables catholiques du Viêt-nam, qu'il juge trop indulgents envers le Vietminh[34], après avoir mis en place à Saïgon un contrôle envahissant des médias. Elle concernait essentiellement le Viêt Nam. Le nouveau gouvernement, dirigé par Mendès France, promet alors de conclure les accords de Genève au plus tard au mois de juillet 1954, ce qui advient le 22 juillet 1954. 25 mai 2009, ne prétend pas être une histoire de la guerre d’Indochine. En 1946 encore, 63% des Français pensaient que l'Indochine restera française et seulement 12 % le contraire[60]. à la guerre d'Indochine" par Jacques Dalloz, dans la, "Le général gambiez et les catholiques vietnamiens pendant la guerre d'Indochine" par Francis Latour, article de la revue. Dès l'époque des portugais venus de Goa le Vietnam a vécu une influence catholique et le missionnaire français Alexandre de Rhodes a au siècle suivant inventé un alphabet vietnamien à caractères latins[34]. La France doit agir vite pour réaffirmer sa présence. En janvier-février 1951, le général De Lattre parvient à briser l'offensive viêt minh contre Hanoï et à s'emparer de Hoa Binh en novembre. À la suite des persécutions orchestrées par le Việt Minh et subies par les Vietnamiens catholiques et loyalistes, s'ensuivit la plus importante opération d'évacuation de l'Histoire, l'opération Passage to Freedom[196]. Le Viêt Minh, grâce à l'action de près de 75 000 porteurs utilisant des bicyclettes, arrivent à assurer le ravitaillement en matériel (y compris l'artillerie lourde), munitions et nourritures nécessaires aux 35 000 soldats, leurs troupes. Le quotidien du Parti socialiste belge, Le Peuple, ouvre ses colonnes à des socialistes français de toutes tendances[47] sur la question de l'Indochine. La France concède théoriquement à l'État du Viêt Nam une souveraineté en matière de diplomatie, et crée une « armée nationale » sous commandement français et agissant comme force supplétive des forces françaises d'Indochine. De plus, les gouvernements du Cambodge, du Laos et de l'empereur d'Annam, pourtant protégés par les Français, demandent l'indépendance de leurs pays respectifs. Document : La guerre d’Indochine. Les Japonais avaient réquisitionné toute la récolte de riz. Grasset, 2003 [Documents Français]. Il l'enregistre quelques semaines plus tard[179], mais le Comité d'Écoute Radiophonique interdit sa diffusion[179], tandis que le maire de Dinard, Yves Verney, envoie des manifestants perturber sa tournée[179]. Commandez le livre SOLDATS D'INDOCHINE - 1945-1954, Michel Bodin - Ouvrage disponible en version papier et/ou numérique (ebook) Le « parti colonial » qui avait pour espoir depuis trois-quarts de siècle de créer « un véritable et profond esprit d'attachement à l'Empire » subit ainsi un échec, selon l'historien Alain Ruscio. Les dates à retenir de la guerre d’Indochine Contexte avant la guerre d’Indochine Août 1945. Guerre d’Indochine : Les évadés de Diên Biên Phu. Il ne pouvait être question de reconquérir le Nord par les armes, nous n'en avions pas, et nous n'en aurions jamais les moyens. Si le Gouvernement provisoire de la République française ne tarda pas à envoyer un Corps expéditionnaire (automne 1945) afin de reprendre en main son territoire, la situation se mua rapidement, après novembre 1946, en guerre ouverte entre forces du Việt Minh et Français[16]. Quelques semaines après le PCF quitte le gouvernement. Le Việt Minh, mouvement nationaliste fondé par le parti communiste indochinois, en profite pour prendre le contrôle d'une grande partie du territoire vietnamien à la faveur de la révolution d'Août qui aboutit à la proclamation par Hô Chi Minh, chef du parti, de l’indépendance de la République démocratique du Viêt Nam le 2 septembre 1945. L'Humanité publie presque chaque jour un article sur l'Indochine de Pierre Durand[58]. nécessaire] car exposées à une censure assez imprévisible, en particulier les chansons « Quand un soldat », écrite par Francis Lemarque en février 1952 et immédiatement chantée par Yves Montand [177] et « Le Déserteur » de Boris Vian composé en février 1954 avec l’arrangeur et ancien G.I. Quelques communistes étrangers, dont des Français, prêtent main-forte au Việt Minh dans cette entreprise. L'AFP subit dès 1951 la concurrence de l'ACP, créée par deux groupes de presse de gauche. L'amiral Thierry d'Argenlieu a pesé lui-même chaque mot[réf. FIN DE LA GUERRE D'INDOCHINE. 1168 pages. L'Indochine est un ensemble de provinces asiatiques qui faisaient partie de l'empire colonial français. Abel Bonnard; Adolf Hitler ; Adriano Scianca; Alain de Benoist; Alain Thiémé; Accueil > Guerre d'Indochine. Le 18 juillet, il est prêt puis plébisicité fin août par un référendum auquel participent 83 % des 1 001 salariés 1001 inscrits. Une histoire de la guerre irrégulière au xx e siècle, Perrin, Paris, 2018. Aussi peut-on se réjouir de voir paraître aujourd'hui quelques sérieux ouvrages relatifs à cette première étape de la décolonisation. La pratique de la torture durant la guerre d’Indochine Jean-Marc Le Page, Institut d’Études politiques de Paris* « Qui a raison », c’est par ces mots qu’Etienne Schlumberger conclut un entretien dans lequel il évoque un épisode de son expérience indochinoise. Il tente de redresser la situation, mais son état de santé ne lui permet pas de mener son projet à bien. On y trouvera un rappel des principales étapes de la présence française dans ce pays ainsi que des analyses plus détaillées sur certains aspects de cette guerre que ne le permettaient les tableaux synthétiques de l’exposition. Si le Gouvernement provisoire de la République française ne tarda pas à envoyer un Corps expéditionnaire (automne 1945) afin de reprendre en main son territoire, la situation se mua rapidement, après novembre 1946, en guerre ouverte entre for… Le quotidien catholique belge La Gazette de Liège juge ses dépêches partisanes et préfère celles de la rivale américaine Associated Press[47]. D'Argenlieu, dont il est l'une des bêtes noires, reconnaîtra avoir reçu des instructions du nouveau ministre des Colonies Jacques Soustelle, inquiet de l'impact sur l'opinion publique[45]. Malgré l'aide américaine, la France ne parvient pas à vaincre le Viêt Minh qui est soutenu par la Chine devenue communiste en 1949. Quatre mois plus tard l'autorité française est rétablie au protectorat du Cambodge et dans la colonie de Cochinchine (Sud du Viêt Nam actuel). : une histoire de l'Agence France-Presse (1944-1990)" par Bernard Ullmann, Jean Huteau 1991, "L’AFP, une entreprise unique, des origines à l’histoire de son statut d’exception, 1832-2015" par Jade Azzoug-Montane, Thèse de doctorat de l'Université Paris-Saclay préparée à l’Université de Versailles, Saint-Quentin-En-Yvelines, "Le monde en direct : De Charles-Louis Havas à l'AFP, deux siècles d'histoire" par Xavier Baron, aux éditions La Découverte, 2020, "L'Agence France-Presse en guerre d'Algérie" par Barbara Vignaux, dans la revue d'histoire. Mais après 1947, il devient plus difficile aux chrétiens modérés de le soutenir car il apparait plus comme un communiste[34] et plusieurs s'éloignent[34] mais l'espoir de l'armée, relayé par la presse, d'un fidèle soutien à la France restera illusoire[155],[156]. La guerre éclate au grand jour à la fin 1946, quand le Việt Minh tente un coup de force contre les Français puis prend le maquis. Ces troupes locales étaient à la fois l’académie militaire et l’école de guerre, dont les membres méritants rejoignaient les troupes régionales qui opéraient dans des districts plus vastes. Avec l’afflux de matériels militaires des deux côtés, les combats se sont évidemment intensifiés. La guerre d’Indochine débutée dans le délicat contexte de la reconstruction de la France après la 2ème guerre mondiale fut souvent reléguée au second plan des préoccupations des français. En 1952, l’armée populaire vietnamienne lance des attaques contre les fortins de la « Ligne De Lattre » derrière laquelle se sont retranchées les troupes françaises. En 1951, la Société des rédacteurs du Monde est créée, pour veiller à l'indépendance journalistique, avec 28 % des parts de la SARL Le Monde[80] et la totalité des droits de vote. Dès le 20 décembre 1946, Grégoire Koulischer, son chroniqueur de politique étrangère titre « Vers l’indépendance des empires coloniaux »[47]. L’Indochine française de 1946 s'est alors retrouvée dans les prémisses de ce qui participera plus tard à la guerre froide. Une seconde phase, qui s'étend de 1949 jusqu'à la fin des combats, en 1954 : tout en bénéficiant de l'aide matérielle et logistique des Américains, les Français menèrent lors de cette période une guerre de plus en plus directe et frontale contre leurs ennemis, qui bénéficièrent quant à eux du soutien des Chinois leur permettant de mettre sur pied une véritable armée conventionnelle et formée. Elle concernait essentiellement le Viêt Nam. Côté peinture, le Salon d'automne une exposition artistique qui se tient chaque année à Paris subit une édition 1951 mouvementée, avec 5 tableaux représentant la grève des dockers contre la guerre d'Indochine. Dans l'autre camp, malgré un puissant « lobby, militaire, civil et financier en faveur d'un renforcement de l'effort de guerre », ce dernier n'eut « guère de prise sur l'opinion »[29] et « l'indifférence engendra l'acquiescement à l'inévitable », la fin de la présence française en Indochine[29]. L'Agence France-Presse se met dès 1950 à la recherche d'un statut d'indépendance, qui aboutira en 1955-1956, après avoir subi censures et intimidations du gouvernement français pour sa couverture de la Guerre. Selon les sources militaires, le nombre de captifs varie, à l'été 1954, entre 22 474 et 21 526. Visite de 9h à 10h ZA DU COUTIER 72400 CHERRE Lot 584 . Maurice de Poitevin « Vaugelade » 86290 – LA TRIMOUILLE ANNEXE VI. Le général de Gaulle, chef du gouvernement provisoire, nomme l'amiral Thierry d'Argenlieu, Haut Commissaire de France et commandant en chef et le général Leclerc, commandant supérieur des troupes, avec pour mission de rétablir la souveraineté française sur l'Indochine libérée, mais, en faisant « du neuf », c'est-à-dire en construisant une Fédération indochinoise autonome au sein de la nouvelle Union française. Si la France refuse d’envoyer son contingent dans un conflit de cette nature, à douze mille kilomètres de la métropole, Choisissez parmi des contenus premium Guerre D'indochine de la plus haute qualité. Le départ des Français met fin à environ 100 ans de présence française en Indochine. L'attaque viêt minh commence le 13 mars. Ce que l’on appelle à partir de 1905, l’Indochine représente un ensemble disparate de possessions et de protectorats français qui englobent les états actuels du Vietnam, du Cambodge et du Laos, conquis entre 1858 et 1896 (voire 1907). Participent à la conférence de Genève la France, les États-Unis, l'Union soviétique, la Grande-Bretagne, l… Hubert Beuve-Méry est le premier à évoquer « Une guerre sale » dans Le Monde du 17 janvier 1948, expression reprise comme "sale guerre" 4 jours après dans L'Humanité. En perte de vitesse, mais moins que le MRP, aux législatives de 1951, elle a vu 3 ans avant son leader historique Léon Blum signer en 1948 un article dans le grand quotidien du parti Le Populaire pour demander des négociations avec le Việt Minh[83]. Elle diffuse toujours 161 000 exemplaires en 1954, devant Le Monde (155 000 exemplaires)[146], malgré la crise générale de la presse française en 1952, qui l'a vue tomber à 140 000 exemplaires, et la fonte d'un tiers des effectifs militants du PCF entre 1951 et 1953. Les grands engagements de la presse française pour la cause anticolonialiste dataient de bien avant la de Guerre d'Indochine, avec les premiers articles au début des années 1930 des grands reporters Andrée Viollis, du Petit Parisien et Pierre Herbart dans l’hebdomadaire Monde. Pour isoler le Viêt Minh, la France, non sans difficultés, conclut des accords avec l'empereur d'Annam Bao-Daï en juin 1948 et en mars 1949. Le tirage de ce dernier est d'abord divisé par deux en trois ans, passant 600 000 exemplaires en 1948[122] à 300 000 exemplaires en 1951[122], causant à lui seul la moitié de la chute des tirages de la presse quotidienne nationale en 1949 et 1950[123] puis 150 000 exemplaires en 1952, divisé par quatre en quatre ans. D'Argenlieu qualifie, en privé, de « Munich indochinois » les accords Hô-Sainteny du 6 mars 1946, par lesquels « la France reconnaît la République du Viêt Nam comme un État libre ayant son gouvernement, son Parlement, son armée et ses finances », 6 mars 1946 et proclame une République de Cochinchine le 1er juin 1946, alors qu’Hô Chi Minh est en France avec le général Raoul Salan, pour des négociations que d'Argenlieu réussira à entraver, après avoir provoqué le départ en juin 1946 du général Leclerc, présent depuis le 5 octobre en raison de leur brouille au sujet de ces négociations avec Hô Chi Minh[33]. Il pensait y attirer les troupes Viêt Minh et les écraser sous un déluge de bombes lancées par l'aviation. Entre-temps, ses journalistes font preuve de clairvoyance: Jacques Fauvet estime en 1953 que « Cette guerre, sans issue militaire, devient sans solution politique »[60] et Pierre Guillain le 7 mai 1954, qu’en cas d’élections libres, « Ho Chi Minh recueillerait dans toute la partie nord du Vietnam entre 80 et 90 % des voix, même si ailleurs les suffrages seraient moins inégalement partagés[60]. La proximité entre généraux et médias va les entrainer dans un désastre commun.L’Aurore du 23 salue l'arrivée des parachutistes à Diên Biên Phu, qui « confirme la valeur de ces troupes et l'autorité de ses chefs »[60] tandis que Étienne Anthérieu écrit peu après dans Le Figaro « dans l’ombre des réguliers Viet-minh, endoctrinés et fanatiques, combien d’indécis, d’attentistes ? Un peu moins de la moitié de l'opinion publique française[29] est tout d'abord restée « dans l'expectative » concernant cette guerre, menée sans rappel du contingent, contrairement à ce qui se passera en 1956 en Algérie, dans des régions éloignées, et en l'absence de couverture de presse indépendante, selon la synthèse de Jean-Pierre Rioux, se fondant notamment sur les travaux de Charles-Robert Ageron, d'Alain Ruscio et les sondages de l'IFOP de la période[29]. Une Commission internationale de contrôle (CIC) avait été créée pour surveiller l'application des accords d'armistice. Il faudra attendre une convention franco-vietnamienne de 1949 pour scinder Radio Saïgon en deux : « Radiodiffusion du Vietnam », moins coloniale, et Radio France-Asie, qui emploie 140 personnes et recoure cette fois à signatures prestigieuses de la presse écrite: Yves Desjacques du Figaro et Max Clos du Monde. La Presse quotidienne régionale, qui a réclamé ce statut, en profite au cours des dix ans qui suivent, gagnant un millions d'exemplaires quand celui de la Presse quotidienne nationale stagne[71],[72]. En octobre 1950, un Français sur 5 reste « sans opinion »[60] et c'est le cas de 3 sur 10 en février 1954[60]. L'aide américaine s'accroît considérablement cette année-là, tant en proportion des dépenses totales qu'en valeur absolue. Dès 1956, Le Monde devient propriétaire de son immeuble rue des Italiens et en 1960 sa diffusion s'envole, triplant en 10 ans pour atteindre 347 783 en 1971, puis près de 500 000 à la fin des années 1970[81]. Ici l'insuccès est certain… Il faut garder le Viêt Nam dans l'Union française, voilà le but, même s'il faut parler d'indépendance. Le camp retranché a fini par tomber, comme sont tombées, au cours de l'histoire, toutes les forteresses assiégées abandonnées à leur sort ». En juillet 1949, le journal Témoignage chrétien publie le récit de Jacques Chegaray sur l'utilisation de la torture par l'Armée[160] et deux mois après c'est le nouveau quotidien breton Ouest-Matin, fondé peu avant par des chrétiens de gauche, qui fait d'autres révélations, suscitant l'animosité d'une bonne partie des chrétiens contre la guerre. Depuis 1951, il fréquente son futur beau-frère Pierre Mendès France, après avoir applaudi son discours de deux heures sur l'indépendance future de l'Indochine[98].