Ça a été ma première chanson, mais je l’ai faite sous l’influence de Brassens. Pour ceux qui ne l’ont pas connu personnellement et ne le perçoivent qu’à travers ses chansons, il semble que Paco Ibáñez soit un moine aux cheveux désordonnés, à demi rasé, concentré comme un moine de Silos. Ce fut un réveil. Paco Ibáñez (né à Valence en1934) vit dans une maison avec terrasse au centre de Barcelone. Ma mère était heureuse. Vous êtes fils de républicains. Mon père a vu que j’avais une certaine sensibilité et il m’a adressé à un professeur de violon à moitié fou pour qu’il m’apprenne. Au fil du temps, vous avez cherché les poètes, presque exclusivement. Je me souviens d’une anecdote avec Alberti, à Jaén. L’entretien ci-dessous, réalisé par Juan Cruz, a été publié le 12 février 2019 dans le quotidien espagnol « El País ». Ils criaient : « Génial, c’est une idée géniale. Il joue avec les notes qui semblent se transformer, « sous nos yeux », en musique, tout en restant, plus que jamais, des notes à part entière. J’ai pris de l’argent à ma tante pour acheter des textes de chansons à Saint-Sébastien. Perpignan lui paraissait comme un puits sans eau. C’est à Paris que Paco Ibáñez explose… J’ai eu la chance de vivre ce moment, après 1968. En effet, il y a dans la musique de Jean-Sébastien Bach quelque chose que l’on ne retrouve pas chez les autres compositeurs qui font entendre de la musique. Il m’a dit : « Oui, bien sûr. Il cuisine aussi et est affectueux. Alors que les compositeurs utilisent les notes comme les peintres des couleurs, c’est-à-dire comme de la matière première pour un produit fini qui donnera une peinture ou une symphonie, Jean-Sébastien Bach ne se sert pas des notes comme d’une vulgaire matière première pour en faire de la musique. Le succès vient dans les années 1968–1969. En Espagne, il y a un anticatalanisme insupportable : ils se laissent emporter par les trompettes de la colère, de la haine, et il n’y a rien de pire que la haine pour vouloir comprendre. D’ailleurs, beaucoup d’amateurs de Brassens contemporains du chanteur, n’avaient chez eux que des disques de musique classique, quelques standards de jazz et des chansons, uniquement, de Brassens. An epic love story set in Mexico during the 1740s about a poor girl named Camila and a pirate named Ricardo. La femme de José Agustín Goytisolo, Ton Carandell, dit : « Paco ne sait pas écrire, mais il sait lire. Si tu décides de ne pas faire de concessions artistiques, tu ne peux pas être loué, ni acheté. Elle a récemment cessé de l’être. Il est curieux que Brassens vous ait emmené à Góngora… Ce n’était pas Brassens mais son œuvre, sa magie, une chanson qui demeure… Le charme de Góngora est aussi dans ce vers : « Laisse-moi pleurer, bord de mer. Paco Ibáñez est un chanteur espagnol, engagé et libertaire, né à Valence en Espagne le 20 novembre 1934. La France s’est assombrie. Et il ne m’a pas apporté 10000, mais 20000 pesetas ! Bel hommage de Paco Ibanez, chanteur engagé, à notre cher Georges, poète également libre. © Floréal Melgar, Pierre Delorme, René Troin, Paco Ibáñez (né à Valence en1934) vit dans une maison avec terrasse au centre de Barcelone. Mais cette explosion est sûrement en vous… En tant que lecteur qui peut comprendre cette magie… Mais pour y parvenir, tu dois être poète. Un peu l’équivalent de nos Juliette Armanet et autres Angèle ou Charlotte Gainsbourg. Parfois, on dit cela de certains peintres, lorsqu’on parle des « bleus » de Chagall ou des « jaunes » de Van Goth. Ils ont mis en place une sorte de tribunal populaire pour moi : j’allais chanter pour les fils des bourgeois, des capitalistes qui voulaient récupérer je ne sais quoi à travers la culture. Il est le frère cadet de l'acteur et scénariste Roger Ibáñez. Basque marié à une Valencienne, il a souffert du déracinement et de l’exil en raison de la guerre, et Paco a suivi cette voie et aussi ce désir d’emmener la menuiserie partout avec lui. Ha, ha, ha. En me posant cette question pendant longtemps, j’ai trouvé, peu à peu, une réponse qui m’a permis de mieux comprendre, non pas pourquoi Brassens est un grand auteur, mais, en quoi Brassens est un grand auteur. Quels souvenirs gardez-vous de ces soirées ? Puis j’ai lu que c’était un pays qui aspirait à s’organiser en tenant compte de l’existence des autres, avec générosité, solidarité, en rendant un culte à l’intelligence. Il a été très important. J’ai appelé un ami pour qu’il me prête 10.000 pesetas de l’époque. Ils ont d’abord vécu dans cette ville, puis à Barcelone, avant d’être obligés de prendre le chemin de l’exil après la guerre d’Espagne. Les poèmes de Góngora sont suivis d'autres de García Lorca. » Cet homme mort ne pourra plus jamais parler ou dire ce qui s’est passé. C’était un enfant et un adulte à la fois. Penser que cela vaut la peine de vivre pour une chanson. Une explosion. Je ne suis pas d’accord non plus sur le fait que lui et ses camarades soient en prison. The spectacle dedicated to the great chansonier proposes the intervention of four female voices to each stretch towards their own side, with the godfather of Pi de la Serra and Paco Ib áez. En décembre 2006, Paco Ibáñez et Lucien Gourong, conteur et écrivain de Bretagne, qui se sont liés d'amitié en 1975, organisent une grande soirée à l'Océanis de Ploemeur (Morbihan) en hommage aux républicains espagnols forcés de travailler sous les ordres des Allemands aux fortifications du mur de l'Atlantique et à l'édification des bases de sous-marins, dont celle de Lorient. Deux filles ont organisé un concert, et d’une salle en sueur il a été transféré dans la cour de l’université. À cette époque, la maison des Ibáñez à Paris est un lieu de passage et d'accueil de nombreux artistes, hommes politiques et intellectuels espagnols qui passent par la capitale française, viennent en exil ou font de simples escapades pour respirer « un air frais ». LT → espagnol → Paco Ibañez → Palabras para julia → français. Ils ne vous ont pas fait taire. C’était un risque de mettre en musique l’Archiprêtre (2) et Góngora… Avec ça, vous n’alliez pas gagner les 20.000 pesetas à rendre à Serrat. Je décide de les célébrer. Regardez A galopar (Paco Ibañez) - fran34480 sur Dailymotion Mon père m’a parlé des luttes des anarchistes dans la République. Palabras para julia (traduction en français) Artiste : ... Un homme, seul, une femme, ainsi pris, un par un, sont comme la poussière, ils ne sont rien, ils ne sont rien. Il a mis en musique les œuvres les plus marquantes des plus grands poètes espagnols et d’Amérique du Sud.. Informations officielles sur la culture en Espagne. Que vous ont-ils appris ? Je l’ai découvert, je l’ai rencontré, et j’ai commencé à l’imiter parce que j’ai vu qu’il mettait les poètes en musique. Comment vous sentez-vous ? Et l’écho est arrivé en Espagne. Son père Manuel Ibáñez, originaire de Valence, est ébéniste et sympathisant anarchiste. Au point que quelqu’un m’a dit à Madrid vers 1985 : « Paco, il faut te recycler. Paco Ibáñez est né à Valencia en 1934, le dernier de quatre enfants. Paco passe sa petite enfance à Barcelone, puis la famille est obligée de fuir vers la France pendant la Guerre d'Espagne en 1937. En mai 1968, dans une émission de la télévision française réalisée en direct par Raoul Sangla, il présente son disque ainsi que le peintre Ortega, auteur des illustrations de la pochette, et chante La poesia es un arma cargada de futuro (La poésie est une arme chargée de futur), de Gabriel Celaya, et Balada del que nunca fue a Granada (Ballade de celui qui ne connut jamais Grenade) de Rafael Alberti. » Il ne m’a pas dit de ne pas y aller, mais il m’a adressé un sourire qui m’a ouvert les portes de la vérité. Pour finir, je voudrais dire que ma conception de la chanson comme une œuvre d’Art intemporelle, ne contredit pas la conception d’une production qui s’inscrit dans l’air du temps. Il a enfoncé le clou avec ce vers : « Nos chants ne peuvent être sans péché une parure. Vous vivez en Espagne depuis longtemps. En 1966, il fonde, avec différents activistes culturels établis à Paris, La Carraca où l'on présente des spectacles en langue espagnole (représentations théâtrales, expositions de peinture, colloques littéraires, manifestations culturelles et projections cinématographiques) ; le chanteur catalan Joan Manuel Serrat y fait sa première apparition en France. la musique née en lui à l’écoute de Georges Brassens, son autre père. Paco Ibáñez a refusé, à deux reprises, la médaille des Arts et des Lettres proposée par le ministre de la culture Jack Lang. Ils étaient avides de connaissances, de curiosité. J’ai tout de suite compris que la religion, Dieu, sa mère, le Saint Esprit, tout cela était un conte, et tout ce mensonge s’est effacé en moi. Paco Ibáñez (né à Valence en1934) vit dans une maison avec terrasse au centre de Barcelone. » Ha, ha, ha. » J’ai finalement appelé Serrat. Elle aborde dans ses textes en espagnol des sujets actuels et universels : la condition de la femme, la solitude, la résilience, et la question de l’identité chez l’émigrant, inspirée par le lyrisme et l’engagement des grandes figures de la musique populaire en espagnol comme Paco Ibáñez… Il m’est venu à l’esprit de tout foutre en l’air en leur disant que si en fait tout était stratagème contre le peuple, la meilleure chose qu’ils pouvaient faire était de mettre le feu à cet endroit. Personne ne me loue, impossible ! Pour moi, la France est la capitale du monde de la chanson. Après l'écoute, Dalí demande à voir le « muchacho » qui a enregistré ces chansons. A 14 ans, il part en France avec sa mère et ses deux frères pour rejoindre son père, un républicain anarchiste exilé à Perpignan. Il y a quelque chose de nucléaire, quelque chose d’explosif, quelque chose qui durera toute une vie. Alors que tout le monde continuait à applaudir, elle a dit, très fière : « Tous ceux-là ne savent pas qu’ils sont là grâce à moi. J’ai dit un jour à Paco qu’il était l’homme le plus proche de Brassens. J’apprends par la radio française que Paco Ibáñez a quatre-vingts ans (accessoirement, soixante ans de carrière derrière lui — un demi-siècle depuis son premier travail discographique). Sans magie, il n’y a pas de poésie, et il est né avec elle. A écouter absolument le disque de Paco Ibanez chantant ses amis poètes (dont GB : « la mala reputacion »). Serrat m’a sauvé, j’ai pu tout payer, et puis certaines dates m’ont été proposées à Valence, et je suis allé de l’avant… Mais à Valence…. C’est peut-être pour cela qu’il est important d’écrire des chansons, comme le dit Paco Ibanez en parlant de Brassens, au point de « penser que cela vaut la peine de vivre pour une chanson ». En 1958, une amie de Paco et de Pierre Pascal fait écouter à Salvador Dalí une maquette du disque de Paco contenant quelques chansons de Federico García Lorca et de Góngora[Qui ?]. Lorsque Brassens chante « La mauvaise réputation », les réactions du public français portent principalement sur les refrains humoristiques qui concluent chaque couplet : « tout le monde médit de moi sauf les muets ; tout le monde me montre au doigt sauf les manchots ; tout le monde se rue sur moi sauf les culs-de-jatte ; tout l’monde viendra me voir pendu sauf les aveugles ». Par exemple, Un Español habla de su tierra (« Un Espagnol parle de sa terre ») résume la grande tragédie de la guerre civile, dite par Luis Cernuda. He was an actor and writer, known for L'affiche rouge (1976), Zita (1968) and Meurtre avec préméditation (1989). «Nous avons vécu à Pigalle, puis à Franconville et enfin à Aubervilliers. En 2004, il milite contre José María Aznar qu’il considère comme un fasciste, et le digne successeur de Franco. Vous n’êtes pas un peu comme ça ? Je suis rempli de joie par ce qui est beau, ce qui peut me surprendre, la magie de cette femme qui dit « Danse ta colère », tout ce qui me secoue intérieurement. C’est avec cette grande tristesse que mon père a pris congé du monde. Je ne collectionne pas les souvenirs, c’est une question de caractère. Je garde une grande joie intérieure, bien sûr, l’Olympia c’était impressionnant. Comment imaginez-vous cette civilisation balayée par Franco ? Sur cette terrasse, il jouait aux cartes avec son ami José Agustín Goytisolo, qui lui donna un jour les vers de. Find Paco Ibañez - Me lo decia mi abuelito official song lyrics : Me lo decía mi abuelito Me lo decía mi papá Me lo dijeron muchas veces Y lo Paco Ibañez au théâtre Victoria Eugenia de Donostia à, Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes, Extraits d'émissions télévisuelles en France entre et 2013, Émissions radiophoniques ou concerts sur France Culture, https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Paco_Ibáñez&oldid=180399987, Catégorie Commons avec lien local identique sur Wikidata, Article de Wikipédia avec notice d'autorité, Page pointant vers des dictionnaires ou encyclopédies généralistes, Page pointant vers des bases relatives à l'audiovisuel, Page pointant vers des bases relatives au spectacle, Page pointant vers des bases relatives à la musique, Portail:Biographie/Articles liés/Culture et arts, licence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions, comment citer les auteurs et mentionner la licence. CHANTEUR ENGAGÉ « A galopar, A galopar, Hasta enterrarlos en el mar ! Je devais payer le loyer et rembourser des dettes au supermarché. Le thème, inclus pour la première fois dans le disque « Paco Ibáñez 3 » (1969), dont le peintre Antonio Saura réalisa la pochette, fait également partie de l’album mythique « Paco Ibáñez à l’Olympia » (1969), ce qui en fait l’une de ses chansons les plus connues. Paco Ibáñez 1 chansons photos vídeo boutique: Paris 1956, la photo d'une femme andalouse vêtue de noir lui inspire sa première chanson sur le poème «La plus belle fille», de Luis de Góngora. Ici, il a des dates de concert et des amis, et maintenant qu’un demi-siècle s’est écoulé depuis ses débuts à l’Olympia, sanctuaire laïc des Espagnols qui ont goûté à sa voix et à ses paroles, il a célébré à Paris (le 24 janvier dernier au Casino de Paris) et en d’autres endroits en Espagne (Madrid, 28 et 29 janvier, puis Barcelone, Cadix, etc.) Directed by the musical journalist Pere Pons, the Femme Brassens show will have the presence of Eva Dénia, Anna Roig, Maria Rodés and Mariola Membrives. Il parvient même à chanter Andaluces de Jaén (Andalous de Jaén) du poète Miguel Hernández, à la télévision espagnole (TVE)[1]. Le bruit est arrivé, et il nous a ordonné de nous taire. Les chansons de Blas de Otero, Antonio Machado, Goytisolo, Alberti… La réponse des gens était impressionnante. Vous n’avez jamais été tenté de vous louer pour la consommation ? Roger Ibáñez was born on November 8, 1931 in Paris, France. Ensuite, l’intervieweur est allé le voir pour savoir s’il était d’accord avec moi. » Si la femme qui s’exprime avait dit « Laissez-moi pleurer au bord de la mer », elle désignerait un endroit, il n’y aurait pas de magie, mais elle demande au bord de mer de la laisser pleurer. Depuis mon enfance, j’ai aimé chanter ; je gardais les vaches et elles ont été mon premier public. C’est délicat. Paco Ibáñez : « Cela vaut la peine de vivre pour une chanson » », Des portes ouvertes à tous les courants d’air. Ils sont très mélangés. De mon point de vue, la « Chanson » en général est sans doute un chef-d’oeuvre intemporel, aucune en particulier ne semble pouvoir le devenir. C’est pour ça qu’il faut avoir du talent, et Brassens l’avait comme personne d’autre. Sur cette terrasse, il jouait aux cartes avec son ami José Agustín Goytisolo, qui lui donna un jour les vers de Palabras para Julia (« Mots pour Julia »), alors qu’une autre Julia (Julia Sanjuán), son épouse, archéologue, qu’il a rencontrée en 1993, n’était pas encore entrée dans sa vie. Paco Ibáñez n’a jamais écrit les textes de ses chansons mais a mis en musique des poèmes, des grands poètes espagnols ou latino-américains du XXe siècle comme : En 2002, Paco Ibáñez canta a José Agustín Goytisolo sort un disque composé uniquement de poèmes de José Agustín Goytisolo[4]. Le père de Paco était un ébéniste républicain et le chanteur a appris à le suivre dans sa passion d’apprivoiser le bois. Je chantais toujours. En 1969, je vivais à Barcelone. Le Grand Criminel a balayé, liquidé un pays et une civilisation. Vous le trouvez si présent ? Roger Ibáñez, Actor: L'affiche rouge. Sans les poètes qui l’habitent, de Luis de Góngora à Rafael Alberti, il ne serait pas Paco Ibáñez. Que s’est-il passé à Valence ? C’était comme s’ils récitaient le Petit Livre rouge de Mao. Comment s’est passée votre première relation avec la musique à l’époque ? Raphaël Ibañez, né le 17 février 1973 à Dax, est un joueur de rugby à XV international français évoluant au poste de talonneur.Il commence sa carrière à l'US Dax qu'il quitte en 1998, joue dans deux autres clubs français, l'USA Perpignan et le Castres olympique.Puis il rejoint le club anglais des Saracens avant de terminer son parcours en club aux London Wasps. (1) Joan Manuel Serrat : auteur compositeur interprète espagnol très connu dans le monde hispanophone, cofondateur du courant appelé « nova cançó » (la « nouvelle chanson »), auteur de plus de 300 chansons en langues catalane et espagnole. C’était des sauvages qui ne voulaient pas me laisser chanter. Humainement, il était formidable, attachant. Les jeunes avaient le désir de tout changer, de rompre, d’enlever cette chape qui nous empêchait de respirer. » C’est vrai : deux mots peuvent être une explosion pour moi. Pendant la Seconde Guerre mondiale, son père est arrêté par la police du Régime de Vichy et incarcéré dans le camp de concentration d'Argelès-sur-Mer, comme de nombreux républicains espagnols[1],[2]. Dans de nombreux entretiens et même lors de ses concerts, Paco Ibanez ne manque pas de rappeler que, pour lui, Brassens est le plus grand de tous. (4) Oriol Junqueras, homme politique espagnol devenu vice-président du gouvernement indépendantiste catalan de Carles Puigdemont. N’y pense même pas. On pourrait penser qu’elle est anodine et qu’elle sert uniquement à dire que l’œuvre de Brassens est au niveau de la musique classique. La perception produite en l’approchant est celle d’un homme bon, non envieux et qui tient la gratitude en haute estime. de ce qu’un jour je t’ai écrit. L’Archive du lundi n°50 – À la recherche de Paco Ibáñez, du côté de chez Guy Debord. Musique. Je pense que oui, mais je n’ai pas le talent d’écrire… Je pense que je suis toujours l’enfant que j’étais. Le Jean-Sébastien Bach de la chanson. En décembre 1969, à l’Olympia, il chante pour la première fois en public La mala reputación, traduction espagnole de La Mauvaise Réputation de Brassens, interdite en Espagne en 1971. Puis nous avons traversé la frontière pour le rejoindre à Perpignan. « Parlez-moi de la pluie et non pas du beau temps, le beau temps me dégoûte, me fait grincer des dents, le bel azur me met en rage, car le plus bel amour qui m’fut donné sur terre, je l’dois au mauvais temps, je l’dois à Jupiter, il me tomba d’un ciel d’orage ». J’allais garder les vaches et je chantais pour elles… Je ne sais pas comment ça s’est passé. Mozart a dit que la musique n’a pas besoin de blesser l’oreille. Son père Manuel Ibáñez, originaire de Valence, est ébéniste et sympathisant anarchiste. Un livre de Brassens, le Quichotte et Atahualpa Yupanqui l’entourent ; la maison est pleine de poésie, jusque dans l’atelier d’ébénisterie. Enrique Vila-Matas a dit que vous êtes la voix de la République… De la République comme voix et pouvoir du peuple… Peut-être qu’ensemble nous penserons mieux et que de là sortira une fleur… Jusqu’à 14 ans, j’ai vécu au Pays basque, j’ai grandi dans sa langue, et maintenant je vis en Catalogne où il existe aussi une langue qui a toujours été parlée. Toute la grâce andalouse s’est mise à briller en lui. Ma mère est restée seule à Saint-Sébastien avec trois enfants, et nous y avons vécu jusqu’à mes 14 ans. Il a aussi traduit en espagnol les chansons de Georges Brassens (1921 – 1981)[1] : Paco Ibáñez canta Brassens. La mère Josefa Gorostidi, d'origine basque, et ses quatre enfants retournent au Pays basque espagnol, où ils se cachent dans la famille. Palabras para Julia était là, une chanson faite par lui avec cette magie indélébile qui traverse les siècles… Le Goyti était un grand ami de ses amis. 20 novembre 2014. Il fait partie, à ce titre, des neuf élus catalans emprisonnés sur décision du gouvernement central. En Espagne, tout à coup, une salle entière se soulève en une ovation exaltée lorsqu’elle entend : « la musique qui marche au pas, cela ne me regarde pas ». Non. (2) « L’Archiprêtre » désigne Juan Ruiz, archiprêtre de Hita, poète du XIVe siècle que Paco Ibañez a mis en musique. Lorsque les deux artistes font connaissance, ils ont l'idée d'illustrer la pochette avec un dessin réalisé par le peintre. C'est ainsi que Paco entame une étroite relation, non seulement avec le monde de la poésie et de la littérature en général, mais aussi avec les arts plastiques[1]. Juste après, il s'installe à Barcelone où son amitié avec le poète José Agustín Goytisolo se transforme en une intime collaboration. Filmé à Aubervilliers où sa famille a émigré (en off, "Poesia es un arma de futura"), le chanteur discute en espagnol avec sa mère de sa tournée annulée à cause de l'état d'exception en Espagne, de la vie en France. Je me souviens encore que c’était un dimanche (nous avions vécu avec une tante qui priait jusque dans son sommeil) parce que les cloches de l’église ont commencé à sonner et j’ai dit à mon père : « Bon, il faut aller à la messe. Beatriz Beloqui, une poétesse navarraise, a écrit un poème qui dit « Danse ta colère ». Paco Ibáñez discography and songs: Music profile for Paco Ibáñez, born 20 November 1934. Les meilleures paroles de chanson de Paco Ibañez ainsi que leur traduction sur Paroles Musique ! C’est comme si vous disiez que vous allez organiser la guerre civile : une moitié contre l’autre moitié. Alberti, Goytisolo, Caballero Bonald, Neruda, Blas de Otero, Rodríguez Tuñón… Des amis qui m’accompagnent. Mais pourquoi parler de Bach plutôt que de Mozart qui est souvent synonyme de perfection musicale. Junqueras (4) était inconscient quand il a déclaré que 50% plus une personne constituait un nombre suffisant pour l’indépendance. Toute la passion pour la connaissance de la jeunesse s’est concentrée à ce moment-là. » Il n’est pas pensable de faire des chansons aussi éphémères qu’aujourd’hui, de parler autant de Rosalía (3), dont on a fait un produit synthétique. En 1964 Ibáñez enregistre son premier disque mais le succès viendra un peu plus tard. Le 6 octobre 2017, il donne un concert dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne pour le centenaire de l'Institut hispanique. Un jour, on m’a offert un livre de photographies sur l’Andalousie dans lequel il y avait un portrait de femme regardant la mer, à côté du poème La más bella niña (« La plus belle fille »), de Góngora. L’Olympia est le fruit de ce mois de mai. Les universités ont fait le plein. « Ah, si tu me les avais demandés hier ! Mon père était un républicain anarchiste et il s’est réfugié en France. Stars: Susana González, Fernando Colunga, Daniela Castro, Sebastián Rulli Votes: 358 A Paris, j’ai appris à jouer de la guitare et j’ai eu la chance de découvrir Brassens, le peintre vénézuélien Jesús Soto… Il avait une grande personnalité. En février 1968, Paco Ibáñez fait son premier concert officiel en Espagne, à Manresa, mais il s'est déjà produit plusieurs fois à Cadaqués de façon plus ou moins clandestine grâce à la proximité géographique de la frontière française. » Et il est venu me les apporter. Oui, je le trouve très présent dans la tentative d’arrêter les progrès de l’Espagne. Fils d'un ébéniste anarchiste, Paco Ibáñez a grandi entre Pays basque et Roussillon. Paco Ibañez, qui a fêté ses 80 ans au Théâtre des Champs Elysées en octobre 2014, n’a jamais cessé de chanter les plus grands poètes de langue hispanique depuis plus de 50 ans. Je fulminais contre Staline, sans réaliser qu’Alberti était communiste. Je joue de la guitare, je chante et les gens applaudissent. On trouve de nombreuses célébrités portant le prénom Paco. Il commence par évoquer une histoire avec Joan Manuel Serrat (1), dès que nous nous asseyons à sa table. Puis mon père a décidé qu’on devait aller à Paris. http://www.spectacles-publications.com/mag-num/strasbourg-10-2013.pdf » Il voulait dire qu’il fallait mettre de la batterie, de la trompette, du bruit. Son père valencien et sa mère basque se sont connus à Paris. Pourquoi a-t-il été si important pour vous ? « Un jour, alors libre / de leurs mensonges, / tu me chercheras. Et c’est peut-être pour cela que parler de chanson n’est pas aussi futile que de parler de la pluie et du beau temps. Je ne sais pas s’il y en aura un autre, car presque tous les poètes de la chanson ont disparu. En 1951, Paco, à qui son père a fait apprendre la musique, « monte » à Paris, il y rencontre la chanteuse Carmela (Carmen Requeta) qu’il va accompagner à la guitare pendant huit ans. Il participe également à un trio réputé de musique sud-américaine avec Jesús Rafael Soto et Carlos Cáceres Sobrea, ils sont, de 1954 à 1961, des habitués de l'Escale et du Chat qui pêche, au Quartier latin, à Paris[3]. A côté du salon où ils mangent, Paco exerce le métier que le vieux philosophe Zénon conseillait à ceux de sa lignée : la menuiserie. Si elle avait dit « Danse avec ta colère », elle ne dirait pas la même chose. En mai 1969, pour fêter les événements de mai 68, il chante dans la cour de la Sorbonne et devient un symbole de la lutte des étudiants. Des jeunes ont soulevé un couvercle qui ne leur permettait pas de respirer. Il y a bien sûr le couturier espagnol Paco Rabanne, le chanteur espagnol Paco Ibanez, le torero espagnol Paco Camino, l'humoriste français Paco Perez ou encore les écrivains espagnols Paco Umbral et Paco Ignacio Taibo II. Une chanson est un court roman. Il m’a appris à ne pas faire de concessions. Cette chanson deviendra l'hymne de tout un peuple contre la dictature de Franco. Au contraire, chaque ingrédient retrouve une saveur et des nuances oubliées, au contact des autres ingrédients. Il a commencé à chanter pour les vaches qu’il gardait et à prendre l’argent de sa tante pour acheter des textes de chansons à Saint-Sébastien. Ainsi, à propos de Paco Ibanez et Georges Brassens, j’ai noté une curiosité intéressante. A 18 ans, il débarque à Paris. Son père valencien et sa mère basque se sont connus à Paris. Brassens pratique de la même façon avec les mots et les expressions de la langue française. Et voilà. Comme si nous nous étions arrêtés en 1981 ! Comme dans le conte, le poème doit être explosif, et la chanson doit l’être aussi. Ils ont d’abord vécu dans cette ville, puis à Barcelone, avant d’être obligés de prendre le chemin de l’exil après la guerre d’Espagne. Nous parlons face à la terrasse, autour d’une table, dans sa chambre. Un journaliste m’a interviewé et, alors que Rafael était à mes côtés, m’a interrogé sur l’URSS. Reportage consacré à Paco IBANEZ. (3) Rosalía : jeune chanteuse espagnole en vogue, que le showbiz de là-bas, aussi lamentable que le nôtre, matraque. » Mais ils n’ont rien fait et j’ai donné mes concerts sans problème. Quand Brassens est mort en 1981, vous avez dit à José Manuel Vaquero dans El Pais : « On ne peut pas dire à quoi servent ses chansons, de la même manière qu’on ne peut pas dire à quoi servent Cervantes ou les fleurs. Par contre, lorsque Paco Ibanez chante sa traduction en espagnol, ce n’est pas cela qui fait réagir le public. La chanson ne se résume pas à un phénomène social mais je reconnais volontiers qu’elle participe aussi de cela. Ce nom, cette voix, cette présence. Albums include Paco Ibáñez en el Olympia, 3, and 1. Un autre poète que vous avez prolongé a été José Agustín Goytisolo… Il s’est prolongé tout seul !